mardi 15 février 2011

Edito Transcom Info février 2011 : N’est-il vraiment plus possible de faire des compromis ?

Plus la crise politique se prolonge, plus de voix s’élèvent pour dire que les limites du modèle de concertation belge ont été atteintes. L’accord conclu entre les partenaires sociaux au niveau de l’AIP s’annonçait pourtant bien. Ceci démontra qu’il n’était pas impossible de consentir à un compromis. Deux semaines plus tard, ce fut la douche froide: la FGTB et la CGSLB décidèrent de briser l’accord. Actuellement, l’on se demande si le modèle de concertation sociale touche à sa fin. Durant plusieurs mois, il a été négocié pour arriver à un accord équilibré. Il est alors incompréhensible que ceux qui le soumettent à leurs instances par la suite ne le défendent pas vis-à-vis de leur base. La CSC savait que cet accord comportait des points positifs et négatifs, se réalisait que le maximum avait été atteint et était consciente que celui-ci risquait d’être désapprouvé. Nous avons donc assumé nos responsabilités de manière conséquente. Du côté des travailleurs, nous sommes malheureusement les seuls à agir de cette façon et, apparemment, le seul syndicat à se rendre compte que nous ne pouvons pas ignorer la réalité économique et politique et qu’un compromis va toujours de pair avec des concessions. Il en ressort qu’une des victoires majeures, à savoir le maintien de l’indexation, n’est pas considérée de la sorte, mais plutôt comme un droit acquis depuis longtemps. Les idées de Merkel et Sarkozy, qui souhaitent imposer la suppression de l’indexation des salaires à toute l’Europe, ont prouvé que ceci n’est pas le cas. Il est d’ailleurs illusoire de penser que les grèves annoncées dans les différentes entreprises et la journée d’action nationale passeront inaperçues à l’étranger. Voici l’énième exemple qu’un nuage d’immobilisme surplombe notre pays. Il ne peut, en tout cas, pas nous être reproché de ne pas avoir pris de risques. La CSC-Transcom a également approuvé l’accord à la majorité des deux tiers et ce en dépit du mécontentement sur le plan des mesures de pouvoir d’achat perçues comme étant trop minimes dans l’AIP.